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L'Amarrée - Page 10

  • Le chewing-gum

    C'est peut-être une métaphore étrange, mais je crois, après mûre réflexion, que les Hommes sont en chewing-gum. Surtout les hommes. Surtout certains. Ils se reconnaîtront peut-être, parce que leur coeur est fait en quelque chose de trop ressemblant à cette matière chimique que nous malaxons tranquillement, jour après jour, que nous mélangeons avec notre eau, avec notre vie.
    Ca colle. Ca s'accroche aux doigts qui veulent la retirer de la caverne tranquille où ça existe enfin. Ca veut par tous les moyens y rester, mais ça n'y peut rien, et ça se retrouve coincé quelque part, caché, parce que ça fait honte aux hommes de l'abandonner. De la molle liberté ça passe à la dure captivité. Ca ne peut plus bouger.
    Ca existe le temps qu'on lui donne. Mais ce n'est pas bio-dégradable. C'est là, toujours, et c'est bien collé.

    Les Chewing-gum sont immortels.

  • Je te vois

    Je te vois. Enfin. Tu me tournes le dos, comme si tu ne m’avais pas entendu arriver. Pourtant, gravir la pente m’a pris beaucoup de temps, et dans ma précipitation, j’ai fait beaucoup de bruit. Tu fais craquer ton cou. Tu passes ta main dans tes cheveux, avec ce geste qui me fait sourire à chaque fois. Le vent te décoiffe, ton geste n’a servi à rien. Mais j’aime quand tu le fais, et comme pour me faire plaisir, pour me remercier d’être là, tu le refais.

    Je sais que tu sais que je suis là. Tu m’as appelée, tu m’as demandé de venir, et en entendant dans ta voix la lassitude que je saurais reconnaître même en étant sourde, j’ai couru. Je n’ai pas d’endurance, mais pour toi j’ai couru. Et je t’ai trouvé.

    Tu étends les bras. Tu veux t’envoler ? Mais tu n’es pas un oiseau, juste un homme. Tu ne peux pas voler, tu n’as pas d’ailes. Tu tournes la tête sur le côté, et tu m’as dans les yeux. Tu m’as vue, tu me regardes. Et tu souris. Avec ce sourire si beau, tellement innocent, que tu veux donner à tout le monde et qu’il m’aurait tant plu de garder pour moi toute seule, tellement il m’est précieux. Alors je réalise que je me suis trompée.

    Tu as des ailes. Personne ne les voit, mais je sais qu’elles sont là. Le soleil les a fait apparaître, afin que je comprenne. Tu es un ange. Et tu le sais. Mais jamais tu n’en as abusé, jamais tu n’as voulu faire du mal, et tu t’es mis au service du monde. Monde qui ne réalise pas ce qu’il te fait lorsqu’il ne te sourit pas en retour de cet éclat d’innocence.

    Tu es tourné vers moi maintenant. Tu t’avances vers moi, et tu m’apportes ce sentiment de protection, de chaleur, de bonheur que toi seul peux me donner en me prenant dans tes bras. Et tu me dis que tu dois t’en aller. Je sais. Mais je ne veux pas. Ne me quitte pas. Je t’en prie. Je t’en supplie. Mais tu ne peux pas. C’est impossible. Alors je ferme les yeux, après t’avoir regardé de tout mon saoul, après avoir bu ton image. Et je te laisse t’en aller. J’ai peur. J’ai mal. Je ne veux pas !

    Tu es retourné près du bord de la falaise. Tu étends les bras. Tu veux, et tu vas t’envoler. Mais tu sembles hésiter. Tu me regardes du coin de l’œil. Et tu te mets dos à la falaise, pour tomber et profiter du ciel avant de partir. Et comme dans le plus cliché des clichés, tu tombes à la renverse, et je cours vers toi. Je ne réfléchis pas, je n’y arrive pas. Mes jambes me portent vers toi, et à mon tour je saute. J’atterris dans tes bras, et tu me souris comme si tu avais toujours su que je te rejoindrais. A travers mes larmes, je vois que tu es heureux. Alors je le suis moi aussi. Et si j’ai peur, je suis avec toi. C’est tout ce qui compte.

    Catégories : Originales
  • Aujourd'hui...

    On est encore, pour quelques minutes, le 07/07/07.
    Des tas de gens ont pensé qu'aujourd'hui était jour de chance. Je trouve ça étrange, le fait que les nombres aient une telle importance dans l'esprit des hommes. Après tout, ce sont eux qui les ont créés, non ?
    L'espèce humaine doit être mégalomane...

    Catégories : Mots de Minuit
  • Pourquoi ?

    Je me pose des questions, en ce moment plus que n'importe quand.
    J'ai du temps, ces temps-ci.
     
     
    Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu crois que je peux comprendre ? Qu'est-ce que tu as vu en moi qui t'as fait ouvrir ton coeur, montrer tes sentiments aussi fortement ? Je n'ose pas te demander directement, parce qu'à travers l'écran tu me verrais rougir de gêne. Je ne doute pas de toi. Seulement de moi. Aide-moi.
     
    J'ai l'impression qu'il y a quelque chose là-dedans, dans ma tête ou dans mon coeur, qui veut sortir, hurler des mots que je ne connais pas, et retourner se tapir au plus profond de moi.
    Je veux savoir ce que cette chose veut dire, parce que c'est sans doute ce que je suis. 

    Catégories : Mots de Minuit
  • Poésie ?

    J'ai pensé, des mois, des années
    durant lesquels, j'ai réalisé que je ne savais rien
    que je n'étais rien, que je ne voulais rien.

    J'ai cru, en quelque chose qui s'est brisé.
    J'ai détesté cette vie, mes actes et mes pensées.
    J'ai rêvé ce monde tel qu'il l'était, et j'ai pleuré.

    On se sent différent et humain
    mais on est seulement étranger dans un bain
    de sang, de misère et de hurlements
    qu'entretient ce monde en tournant.

     

    Ces mots qui me viennent, qui tournoient dans mon esprit tordu, je refuse de les laisser disparaître dans les profondeurs de ma mémoire engourdie, parce que je dois alors en porter le deuil, même si je ne les apprécie pas. Ils sont en moi pour une raison, parce qu'il faut qu'ils soient là. Et même si je ne comprend pas, je ne veux pas me sentir seule en les laissant mourir au fond de moi.

    Catégories : Autour de moi
  • Parfois j'ai...

    ... des idées étranges, des envies bizarres...

    Je ne contrôle pas mes pensées, c'est une sorte de fil d'Ariane,
    Qui se déroule dans ma tête, et dont j'ai perdu le bout.

    Thésée est mort, le Minotaure l'a dévoré.

    Catégories : Autour de moi
  • Laissez-moi

    Laissez-moi rêver.
    Laissez-moi hurler.
    Laissez-moi dire au monde ce que je pense de lui.
    Laissez-moi me dire que ce en quoi je crois n'est rien d'autre que moi.
    Laissez-moi me demander pourquoi.
    Laissez-moi chercher ma vérité là où je dois la trouver.
    Laissez-moi en paix.
    Laissez-moi...
     
    ...me dire que j'ai raison d'exister. 

    Catégories : Mots de Minuit
  • C'est

    C’est si simple d’écrire, de s’oublier dans de l’encre, de laisser couler le flux des pensées désordonnées et trop fortes pour être retenues dans un esprit étriqué. C’est si douloureux de garder en soi des mots qui ne cherchent qu’à partir.
    C’est tellement plus facile de tout marquer, quelle que soit la nature de l’encre, pour éviter d’articuler, de bafouiller, de trop en dire mais jamais assez. C’est tellement naturel de se dire et d’écrire, plutôt que de penser et parler.
    La peur de se montrer et de porter sur le visage les sentiments provenant de ces mots, de voir le regard des autres qui n’arrivent pas à comprendre pourquoi on veut se cacher.

    C’est une fuite.

    Catégories : Autour de moi
  • Enflammée

    Je suis comme une braise. Mon cœur est de la même couleur, de cet orange un peu foncé, un peu passif, qui se laisse brûler.
    Mais il ne me suffit que d'un souffle de vent, d'un peu d'air et d'attention pour me raviver, devenir d'un jaune d'or lumineux et chauffer, éclairer le monde autour de moi, tout faire pour l'aider à ne plus avoir froid.
    Des fois, on a besoin de moi, on se frotte les mains devant mes couleurs chaudes, on m'aime bien. Mais c'est toujours temporaire, car rares sont ceux qui, hors de l'hiver, aiment les soirées devant un feu de cheminée.
    Des fois, je donne trop de cette chaleur, et je m'essouffle, je m'éteins et personne ne me remarque, pas plus qu'on ne fait vraiment attention à un feu qui ne brûle plus.
    Alors, je meurs, petit à petit, et je deviens sombre, d'un rouge agressif et malheureux.
    Je me cache peut-être, en disant n'aimer que le rouge, derrière une couleur qui me veut du mal.
    Je crois que j'ai peur.

    Catégories : Mots de Minuit
  • Les yeux fermés et le coeur ouvert

    S'il est si beau, pourquoi n'es-tu pas encore dans ses bras, à vérifier qu'il est réél, et qu'il est près de toi ?
    S'il est si beau, pourquoi ne le rejoins-tu pas, afin de peupler ses rêves, si tu n'y es pas déjà ?
    N'attends pas qu'il se réveille et te découvre loin de son coeur. Ta place est là.
    Contre lui, dans son odeur et dans ses rêves, qu'ils soient les plus fous ou les plus doux des songes.

  • Pays inconnu...

              ... aux coutumes étranges. Je progresse difficilement dans cet univers envahi par la végétation qui l'enserre, l'étouffe, le retient dans un coin du monde très grand mais resté inexploré.
              Je suis entourée de gens aux moeurs sympathiques mais différents, aux gestes pleins de gêne et aux regards troublants.
              Ma contrée d'adoption me manque, alors je compte les heures jusqu'au moment de partir pour la rejoindre.

    J'ai hâte...

    Catégories : Autour de moi
  • Réflexions...

    ... un peu stupides.
    Je marche chaque jour sur le même chemin, comme un automate, et peu m'importe. Et chaque jour, matin et soir, je me pose des questions, me fait des réflexions, obtiens des réponses ou reste sur ma faim de vérités.
    A quoi ça sert l'immortalité ? Qu'est-ce qu'on peut bien faire de l'Eternité ?

    "L'Eternité, c'est long, surtout vers la fin."  Woody Allen

    Catégories : Mots de Minuit
  • Demi-tour, marche !

    Ces conversations qu'on cherche et qu'on redoute, ces mots qui sont nécessaires mais font trembler, de peur de se perdre, de douleur de s'être trompée.
    Ce besoin d'écouter, de savoir si c'est peut-être vrai, de tout remettre entre les mains d'un inconnu qu'on distingue au loin.
    Cet inconnu, que j'admire sans le voir et dont je recherche l'attention sans vouloir me l'avouer, parce que ses mots sonnent plus vrais que tout ceux qu'il m'est donné d'écouter.
    Comme si cet inconnu était au plus près de mon coeur, là où même moi je ne sais pas aller.
    Cette autre vue de moi, sans même m'avoir vue de ses yeux, me fait peur parce que je ne sais pas pas ce qui est en moi. C'est à travers mes mots qu'il me connaît, et c'est grâce à eux qu'il me parle.
    Finalement, ils servaient à quelque chose ceux-là !

    Le Cauchemar de Dieu est en train de sauver mes rêves.

    Catégories : Autour de moi
  • C'est quelque chose...

     

    ... Un son aigrelet résonne dans l’air, il est presque palpable. Il fait peur. Il est chargé de mots qui trouve quelque chose à l’intérieur du cœur, comme un point de chute déjà calculé depuis la nuit des temps. Il sonne comme un glas, celui d’une conscience, celui d’une vie qui doit partir et laisser la place à quelqu’un qui ne veut pas la prendre. C’est le son d’une vie qui s’éteint, dont la dernière braise s’accroche au moindre souffle de vent pour qu’il la ravive, sans savoir que c’est le meilleur moyen de se consumer plus vite. C’est le son de la mort qui s’approche et qui attend son heure. Elle a l’éternité. Elle est le Temps.

    Catégories : Originales
  • Unknow

    Inconnu dans un monde silencieux, il avance à pas lents, mesurés.
    Les sons dansent autour de lui, l'isolent et l'emprisonnent.
    Il veut les fuir, partir, et rester sourd aux cris de colère.
    L'oubli lui est refusé, comme s'il était trop précieux.
    Il monte, cherche son équilibre.
    L'eau étouffe les sons.
    Il coule.

    Catégories : Mots de Minuit