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  • Egoïste

    Je me plains qu'on ne me regarde pas assez, qu'on ne comprenne pas que je n'aille pas bien parfois et donc qu'on ne fasse rien pour m'aider à sortir de cet état. Mais on ne peut pas le voir. Personne ne peut vraiment me regarder, parce que je ne dis rien. Et mon visage n'exprime que mes sentiments primaires, la frustration, le malaise, le dégoût. Des émotions qui sont tournées vers moi-même mais qu'on pense dirigées vers l'extérieur, vers ceux qui m'entourent.
    On ne voit pas donc rien à part une personne de mauvaise humeur, quelqu'un qu'on n'a pas vraiment envie de fréquenter. Je ne dis rien. J'attends qu'on me remarque. Qu'on me regarde. Mais je ne me regarde pas moi-même. Je me targue de regarder les autres, d'être attentive au monde... Mais non. Pas vraiment. Pas comme il faut. Parce que regarder, ça ne suffit pas. Il faut parler.
    J'ai posé une fenêtre entre le monde et moi. Tout le monde a sa fenêtre, mais certains l'ont grande ouverte, d'autres entrebâillée, d'autres fermée à double tour. Je crois que la mienne est fermée, et sale. Et chaque coup de chiffon, chaque mot qui sortira permettra de laver les vitres de ma fenêtre. Le jour où elle sera propre, je pourrai l'entrebâiller. Ensuite, je pourrai l'ouvrir un peu plus grand. Un jour, elle sera ouverte et le vent fera voler les rideaux.