Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Mots de Minuit

  • Who are you ?

    Qui êtes-vous ?
    Vous êtes derrière votre écran, je suis devant le mien.
    Vous êtes des chiffres, des pourcentages, des statistiques. Vous êtes immatériels, virtuels. Réels ?
    Je me suis longtemps posé la question. Je ne pense pas avoir un jour une véritable réponse.
    Mais je vois dans ces chiffres, ces calculs, ces algorithmes, que vous existez. Je crois qu'à défaut de vous reconnaître dans mes mots, ils trouvent parfois un écho en vous, une connexion que vous réactivez régulièrement en venant lire les idées éparpillées que j'ai osé lancer sur la Toile.
    Je ne sais pas qui vous êtes.
    Vous ne voyez qu'un ersatz de ce que je suis.
    Nous nous connaissons pourtant bien.
    Merci.
    J'aimerais vous lire, à l'occasion.
    Les plus belles pièces de théâtre sont des dialogues, après tout.

    Catégories : Mots de Minuit
  • Back in the game

    Est-ce que la vie n'est qu'un jeu ? On prend un pion à la naissance, et on avance sur le plateau à coups de dés, de case en case, jusqu'à arriver au point final du jeu, en ayant peut-être gagné un peu d'argent ou hypothéqué, parfois avoir fait un saut à la case prison mais sans avoir jamais pu repasser par la case départ.
    J'aimerais parfois que ma vie ressemble un peu au plateau du Jumanji. Plus de défis, d'aventures et d'émerveillement. De combats, de douleurs aussi. Je me sens comme dans un cocon de facilité, sans un chemin quasiment tracé pour moi, sans que je l'ai mérité. Je me sens parfois coupable de vivre quand tant d'autres ont tiré un pion malade, mourant de faim ou vivant dans un pays en guerre.
    Dans ces moments de mélancolie, je regarde les autres joueurs à mes côtés. Sur le plateau, on n'est jamais seul. On peut avancer en groupe, en couple, loin devant ou complètement à la traîne. Peu importe. Chacun a son propre rythme, et les dés ne peuvent pas être pipés.
    Je commence alors à marcher plus vite, les dés roulent et les cases s'enchaînent.
    J'avance en souriant.

    Catégories : Mots de Minuit
  • Am...

    Quand on ne cherche pas, est-ce qu'on peut dire que l'on va trouver, ou que quelque chose va nous trouver ? Quand un garçon arrive les mains dans les poches et des étoiles plein les yeux, est-ce que le temps sera avec nous ? Qui peut se targuer d'avoir vécu un coup de foudre ? Qui l'a vécu progressivement, sans y penser, avec juste un "peut-être" dans le coeur ?
    Mais comment passe-t-on de l'amitié à l'amour ? L'une va-t-elle sans l'autre ? Et puis l'amour, n'est-ce pas l'amitié associée au désir ? Et s'il n'y a rien au final, juste l'envie d'un toi et moi, mais pas d'un nous ? Comment ne pas faire de mal, ne pas détruire ce qui, au fond, compte sans doute le plus ? Que faire de la confiance ? De l'envie de discuter, de rire, d'oublier le monde, n'importe où, n'importe quand, jusqu'à plus soif, de tout, de rien, et de tout ce qui existe entre les deux ?
    Je suis forte en amitié, mais je n'ai aucun talent en amour. J'ai peur.
    L'espoir peut tuer. 

    Catégories : Mots de Minuit
  • Le Soleil a rendez-vous avec la Lune

    Après son passage express derrière les barreaux de ma fenêtre, la lune, toute ronde et si blanche, est repartie pour un tour. Dans le noir, elle s'amuse à éclairer mon lit, quelques heures, quelques instants. Cette lumière si étrange, phare dans les ténèbres, me réveille chaque nuit.
    Parfois, à l'horizon, on aperçoit une lumière, comme une aube impatiente. Ce n'est que le reflet du soleil sur la face cachée de notre petite planète, mais c'est aussi l'espoir que le jour reviendra toujours. C'est grâce à cette idée que certains parviennent à se coucher chaque soir et se lever chaque matin sans avoir envie de goûter au néant.
    Et puis... mêmes invisibles, les étoiles sont présentes, mortes et vivantes à la fois, telles les chatons de Schrödinger. L'Univers est si plein de promesses, tenues, rompues, à venir, et nous n'en sommes qu'une si petite partie.
    Réflexions de solitaire, de soleil en devenir, supernova en puissance. Qui un jour sera trou noir, dévorant tout, aspirant même le temps, et ne laissant dans son sillage que poussière d'étoiles, prémices d'un nouveau monde.

    Catégories : Mots de Minuit
  • God's shadow

    Si Dieu existe, il habite dans les nuages et aime jouer aux ombres chinoises.

    Dans un phénomène explicable scientifiquement, nos ancêtres voyaient l'emprise que le monde avait sur eux, la liberté qu'on ne peut jamais conquérir, enchaînés qu'ils étaient à ces formes noires tellement semblables à eux. Pourtant, il ne faut pas oublier que nous restons aux commandes, et que c'est à elles de nous suivre.
    L'ombre de Peter Pan est un modèle à suivre : et si nous discutions ?

    Nous y voyons notre côté sombre, incontrôlable et dangereux, et cherchons tant à fuir qu'elles ne nous lâcheront jamais.
    Mais le seul moyen de perdre nos ombres, c'est d'éteindre la lumière, car sans elle l'obscurité qui les forme n'est rien.

    Catégories : Mots de Minuit, Questions ?
  • Voleuse

    C'est ce qu'elle est. Kleptomane. Une envie, plus forte que toutes les convenances, que la morale, que la conscience.
    L'envie de tendre la main et de prendre, de soustraire à la vie, à la garde des autres, des objets tout ce qu'il y a de plus banal, mais qui en un instant deviennent vitaux, plus importants que tout ce qu'elle a déjà.
    Jamais rien d'important, de cher, de sentimental. Des règles ? Non, une évidence. Seulement des choses qui ne manqueront à personne.
    Elle ne s'est jamais fait prendre. Elle se fait oublier, personne ne la regarde, ne la voit, et si jamais c'est le cas, elle ment plutôt bien. Elle s'en sort toujours. Peut-être qu'un jour elle se fera prendre, mais pas encore. Pas encore.
    Petits secrets. Petites manies dont elle n'est pas fière, mais personne à part elle-même ne peut lui dire que c'est mal. Elle a essayé d'en parler à plusieurs personnes, mais toutes se sont montrées admiratives plutôt qu'en colère, ou effrayées. Le dire à se famille, jamais, ça ferait plus de mal qu'autre chose, à eux tous, car cela troublerait tellement l'image qu'ils ont d'elle qu'elle ne pourrait plus rester avec en sachant qu'ils savent.
    Elle s'en sortira seule, comme pour tout ce pan de sa vie. Le pan qui n'est pas conforme à la norme, qui dérange. Qui reste dans l'ombre depuis son apparition, et qui n'en sortira jamais. Elle fera tout pour. Parce qu'on peut aller contre sa nature, si c'est pour préserver son bonheur.

    Catégories : Mots de Minuit
  • Speak to the devil

    Marcher le nez au vent dans les rues polluées, ensoleillées. Respirer la foule et le bruit. Penser que le calme sera bientôt là, dès le crépuscule. Réaliser que non, personne ne semble dormir ici. Jour et nuit, la seule chose qui change, c'est la nature de la lumière, naturelle contre artificielle. Les hommes sont également différents, comme si la lune révélait ce qu'il y a de plus étrange en eux. Attendre l'heure. Réfléchir au pourquoi du comment, penser que quand et où sont suffisants, argumenter, peser, repasser les derniers jours, semaines, mois, ouvrir les yeux. Avoir froid tout à coup, envie de rentrer. Une main sur l'épaule, un frisson. Bégayer, réussir à parler, à répondre.

    - Allez, viens...
    - Je... Finalement... Je ne vais pas venir, desolée.
    - Quoi ? Qu'est-ce qui te prends ? Viens !
    - Non, laisse-moi, je ne veux plus y aller !

    Courir pour se réchauffer, courir pour vivre et continuer à respirer. Courir et se réfugier dans un endroit éclairé. Courir et se jurer de ne plus jamais le chercher, jurer de l'oublier, lui et son monde sans lune ni étoiles, ce monde de brumes et de ténèbres. Espérer trouver le courage de tenir cette promesse, de résister à la tentation de ses bras. Pleurer.

    Catégories : Mots de Minuit
  • up and down

    Humeur de chien, temps de chien. C'est l'heure de pleurer.
    Un peu de gelée royale, de vitamine C, de bicarbonate de soude pour digérer, et c'est reparti.
    Deux heures moins le quart avant le début, avant de lever le voile, avant de rire (à nouveau).

    Envie de poésie, de Cercle des Disparus, de Captain, my captain !
    Envie de soleil.
    Envie de sang.
    Eternel recommencement.

    Les mots des autres tournent, entourent et s'enfoncent. Rien de neuf. Milk-shake de déjà-vu, confiture d'esprits différents.
    Caricature.
    Imposture.
    engelures...

    Catégories : Mots de Minuit
  • Un jour, nous aussi...

    Tant qu'ils avancent, ils sont en sûreté.
    Parce que ce qu'ils portent en eux peut tuer le monde.
    Parce qu'ils sont les derniers de l'Humanité décimée.
    Parce qu'ils sont décidés à se battre, à reconstruire, à survivre. A revivre.
    Que s'est-il passé ? Personne ne le sait. La seule chose sûre, c'est qu'il ne suffit plus de se cacher pour résister. La seule chose sûre, c'est que l'Humanité doit payer sa dette. La seule chose sûre, c'est que tout doit finir.

    "Si la Terre meurt, vous mourrez.
    Si vous mourrez, la Terre survit."
    Le jour où la Terre s'arrêtera

    Catégories : Mots de Minuit
  • 100... moi ?

    Que ferais-je si j'avais l'immortalité ?
    Je lirai. J'apprendrai toutes les langues, je voyagerai. Je chercherai tout ce que me manque sans que je le sache. Et je chanterai.
    Je n'oublierai pas d'écrire, de tout restranscrire sans faute, sans laisser une seule émotion de côté. Mais je sais que je voudrai mourir à un moment, qu'il soit donné ou non. Je ne pourrai pas vivre éternellement seule, sans personne. Et si je ne cherche pas toujours la compagnie, je ne manque jamais, jamais vraiment, de penser à ceux qui m'entourent. 
    Je dormirai aussi. Beaucoup. Longtemps. Parce que j'en ai besoin. Besoin de rêver, d'apprendre et de comprendre.

    Catégories : Mots de Minuit
  • Toi

    Tu t'avances, tu attends.
    Tu marches, tu tends la main, tu sens.
    Tu cours, tu tombes, te relèves et recommences.
    Toujours, toujours, tu es là.
    Tu ne t'arrêtes jamais, même pour parler.
    Tu suis le rythme du monde, tu suis les traces des hommes, de tes ancêtres, de ta famille.
    Tu marques le chemin pour ceux qui te suivent, ceux qui te font confiance, ceux que tu guides là ils doivent être : tu es le seul à connaître la direction.

    Catégories : Mots de Minuit
  • A bientôt

    Demain, je m'en vais.
    Je monte.
    Je reviens bientôt, mais pas tout de suite.
    Je vais vivre mon avenir.
    J'avance.

    Aaaah, Paris.

    Catégories : Mots de Minuit
  • Vieil homme

    Ses doigts ne ressemblent plus à rien.
    Il a mal, sans cesse, sans trêve, qu'il fasse beau ou qu'il neige. Quand il pleut il tend ses mains, mais les gouttes refusent de les toucher. Ses mains restent sèches et brisées.

    Il voudrait continuer à tout faire, le bois l'hiver, le jardin l'été. Il se morfond d'ennui quand arrivent l'automne et le printemps, parce qu'on lui refuse de sortir. Ses mains pourraient prendre froid.
    Le thermomètre est strié de petits traits noirs, repères qui lui permettent de sortir ou l'obligent à rentrer. Il faut le surveiller. Il aime se cacher, et monter dans les arbres du voisin. Lorsqu'on le trouve enfin, c'est souvent parce qu'il s'endort au milieu des branches et qu'il rêve trop fort.

    Sa petite moustache orne sa bouche, et il ne l'utilise que pour chatouiller les enfants. Il adore se faire remarquer, avoir le hoquet et faire répéter au moins deux fois celui qui a parlé. Il est un peu sourd, mais plus comme une passoire que comme un pot. Il n'aime que les pots de confiture d'ailleurs.

    Il sait qu'il partira bientôt. Il refuse de passer par la case départ, préfèrera voler la banque et tout nous laisser en croyant que ça nous rendra moins triste. Il a cessé de rouler le tabac dans sa petite boîte magique, parce que la boîte s'est cassée, et aussi parce qu'elle le tuait plus vite qu'il ne le voulait. Elle l'a même averti en le faisant tomber dans l'escalier.

    C'est un vieil homme. Avec un enfant coincé dedans. C'est un grand-père qu'on ne veut pas quitter.

    Catégories : Mots de Minuit
  • Opening

    Obscurité.
    Les mains accrochées aux petites choses artificielles qui grignotent les mots.
    Le visage illuminé par la fenêtre ouverte sur cet autre monde.
    Connexion.
    Le dos douloureux appuyé contre le mur qui rattache à la réalité.
    Les yeux fixés sur la vie pixélisée.
    Oubli.

    Il fascine par sa multitude. Il est Légion non parce qu'il le veut, mais parce que tous le veulent, et il n'est que leur outil. Il ne peut se défaire de cette fonction que lorsque ses maîtres l'estiment temporairement inutile, lui, fragile objet, créé par et pour les hommes. Mais il n'est pas leur esclave, car il les obsède. Il leur montre tant de possibilités que beaucoup deviennent fous, et il a sa vengeance. Il leur donne pour mieux leur reprendre. C'est un piège.

    Debout ! Debout, marche, cours si tu le peux !
    Avance et ne te retourne jamais, car s'il sent que tu le fuis, et que tu as peur de lui, alors tu es, tu as perdu.

    Catégories : Mots de Minuit
  • Où es-tu ?

    Ici ? Là-bas ? Est-ce que tu te caches ?
    Est-ce que tu es là, mais que tu refuses que je te vois ?
    Dis-moi. Je suis curieuse, et j'aime la vérité, même si je ne cesse de mentir, d'ailleurs c'est peut-être pour ça.
    Cache-chache virtuel, mortel.
    Si tu es de la couleur du Soleil, moi je suis ce qui se reflète dans le crépuscule, dans le rouge de ses joues brûlantes.
    Je voudrais savoir comment tu vas. J'attend. Je peux être aussi patiente que l'est la tortue, celle qui porte le Monde.
    Tu es là ?


     

    Catégories : Mots de Minuit