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L'Amarrée

  • Heat

    Il a toujours trop chaud. J'ai froid en permanence. Nous formons un couple parfait, n'est-ce pas ?
    Et pourtant, il est bien plus facile de réchauffer que de refroidir... Nous nous aimons. Mais qu'est-ce que c'est difficile, bon sang ! Pas à cause de lui ou de moi, mais simplement de nous, de cette entité que nous formons ensemble, de tout ce que cela implique pour l'avenir, pour chacun de nous.
    Il faut penser à tout et laisser vivre. Il faut être partout mais avoir des bases solides. Il faut de la stabilité mais savoir apprécié l'inconnu. Moi qui aime tant contrôler, savoir les choses et donc être rassurée, j'ai peur. Je ne peux rien prévoir, rien décider seule, pour nous. 

  • Not dead

    Je suis toujours là.

    Je suis toujours avec lui. Il est toujours avec moi. Il est toujours aussi beau. Tout ce qu'il représente me fait toujours aussi peur. Tant de possibilités...

    Il va mieux. Du pire, il remonte vers le meilleur. Il sourit à nouveau. Alors, je peux sourire à nouveau.

    Je l'aime. Il m'aime. Tout ira bien.

  • Easy mode

    Pas de gêne. C'est si simple avec lui, tout semble naturel. Comment cela peut-il être aussi simple ? C'est tellement agréable.

    Est-ce le bon ? Est-ce celui qu'il me fallait ? Est-ce que j'ai vraiment envie de répondre à cette question ?

    Peu importe. Je pense trop à lui pour réfléchir à autre chose. Et tant de tendresse, c'est tellement agréable. Être regardée comme un cadeau, réaliser que c'est réciproque. Avoir envie de plus.

    L'homme de ma vie ? Non. Pas encore. Mais la probabilité est devenue forte possibilité. J'ai hâte de vivre la suite.

    Profite. Savoure. Vis. Aime.

  • Really ?

    Je sens encore sa bouche sur la mienne, trop sensible après tant de baisers.

    Je sens encore ses mains sur moi, hésitantes, quémandeuses, si douces.

    Je n'arrive pas à penser. Sans cesse je reviens sur ces gestes, sur ces moments. Est-ce que je peux en profiter ? Vraiment ? J'en suis chaque jour un peu plus étonnée, et ravie.

  • La vieillesse vient à qui sait attendre

    Cela faisait longtemps que je n'avais rien eu de spécial à dire ici. Ma vie suit son cours, sans beaucoup de changement, j'ai juste commencé un nouveau boulot qui me va mieux que l'ancien, comme si j'avais changé de tee-shirt et qu'enfin c'était ma couleur, même si la forme est toujours un petit peu étrange. Je sais qu'un jour je trouverai le bon vêtement. En attendant, la nouveauté fait vraiment du bien, et j'apprends.
    J'ai tellement de choses à voir, à découvrir ! Je voudrais ne plus me conforter dans des habitudes.

    Ce qui me fait le plus réfléchir, c'est d'avoir bientôt vingt-huit ans. Ce n'est pas la véritable vieillesse, j'en suis loin. Ce qui me fait réfléchir, c'est que mon esprit ne semble pas correspondre à mon âge, et mon visage ne s'y accorde pas non plus. Comme si je m'étais arrêtée d'un côté mais pas de l'autre. Oh, j'ai mûri bien sûr, et heureusement ! Là n'est pas le problème. Le problème, c'est le décalage que je sens en moi, cette instabilité intérieure. Et je n'ai pas d'autre choix qu'avancer, il n'y a pas de retour en arrière possible. Je ne dis pas que je ne suis pas heureuse. Comme tout le monde, j'ai des instants de bonheur simple, des moments de légèreté et d'innocence. Des heures où j'apprécie particulièrement ma vie. Et le reste du temps, je vis, sans y penser. Comme tout le monde.

    Hier soir, j'ai vu la photo de deux filles que je connais depuis l'école primaire. Depuis dix-huit. Depuis plus de la moitié de ma vie. Je ne leur ai certes pas parlé depuis plus de cinq ans, nos vies se sont éloignées, mais les merveilles de la technologie font que j'ai de temps en temps de leurs nouvelles sur Facebook. En voyant cette photo d'elles deux, souriantes, heureuses de se voir, je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'elles avaient l'air d'avoir leur âge. Elles avaient l'air plus vieilles que moi. Vraiment. Je semble avoir une petite vingtaine, elles une petite trentaine. C'était tellement étrange, je me suis sentie mal. Je culpabilisais presque de ne pas avoir l'air que j'aurais dû avoir. Mais cet air, au nom de quoi devrais-je l'avoir, je me le demande.

    Je ne rentre pas dans les clous de la normalité. Je vis seule, dans peu d'espace, je n'ai pas d'animal, je mange mal, je joue. Je vis comme une étudiante mais je n'en suis plus une depuis plus de cinq ans. Je n'ai pas évolué selon les codes de la société. Je suis en stand-by. Dans une semaine, j'aurai l'âge qu'avaient mes parents lorsque je suis née. Ma sœur a désormais deux enfants, je suis bien loin d'y penser. C'est comme si j'étais en retard en classe, et que le professeur ne m'engueulait même pas. Je n'ai pas d'intérêt pour l'instant. Je ne suis pas la seule en retard bien sûr, mais il n'empêche que je me sens décalée. En fait, je suis encore en construction là où la plupart des gens en sont aux finitions. Mes ouvriers intérieurs sont plus perfectionnistes, peut-être !

    J'ai hâte que mon anniversaire passe, comme ça moi aussi je passerai à autre chose.

    Avance, merde !

    Catégories : Autour de moi
  • À l'intérieur

    Se lever, être à l'heure. Puis perdre son temps, à des petites choses, des petites idées, des petits gestes qui font passer les minutes plus vite que le vent. Inconsciemment, essayer de retenir le temps, de ne pas partir et quitter ce cocon protecteur.

    Et un jour comprendre pourquoi. Comprendre que chaque nouvelle journée aggrave le malaise qui plane au fond de son cœur. Se poser des questions, essayer de cerner le problème...

    Mais c'est trop grand, trop lourd à porter, surtout lorsque l'on peine à l'identifier. Alors on utilise mal son énergie, on ne sait même plus la canaliser. Et ça fait mal. Ça fait peur. Ça fait souffrir ceux qu'on aime.

    Et lorsqu'enfin on met le doigt dessus, on met un nom sur ses émotions, sur cette rancœur incontrôlable. Et enfin, on peut avancer. On peut penser à plus tard, à demain, à ailleurs. Petit à petit, l'horloge se remet en route.

    Catégories : Autour de moi
  • Look into my eyes

    J’ouvre une bière et l’ordinateur. Mes mains tremblent. J’ai froid. J’aimerais pouvoir fumer, il paraît que ça aide un peu. Ma tête est vide, ma nuque raide. Mes yeux balaient la pièce, se posent sur tous les petits détails qui la composent. Je ne vois rien. Je regarde tout. J’enregistre, j’analyse, j’oublie. M’en rappelle plus tard. Jamais au bon moment. Ma capacité d’observation est différente de la moyenne des gens.
    Je remarque les traits tirés ou reposés, les vêtements deux fois portés, les bijoux discrets. Je note les regards, les expressions. Je me soucie de tout. On ne se soucie pas de moi. Si je me tais, je suis invisible. Je suis une oreille discrète qu'on oublie.
    Je hais cette capacité. Il faut que je la fasse évoluer, parce que je ne pourrai jamais m'en débarrasser.

  • Egoïste

    Je me plains qu'on ne me regarde pas assez, qu'on ne comprenne pas que je n'aille pas bien parfois et donc qu'on ne fasse rien pour m'aider à sortir de cet état. Mais on ne peut pas le voir. Personne ne peut vraiment me regarder, parce que je ne dis rien. Et mon visage n'exprime que mes sentiments primaires, la frustration, le malaise, le dégoût. Des émotions qui sont tournées vers moi-même mais qu'on pense dirigées vers l'extérieur, vers ceux qui m'entourent.
    On ne voit pas donc rien à part une personne de mauvaise humeur, quelqu'un qu'on n'a pas vraiment envie de fréquenter. Je ne dis rien. J'attends qu'on me remarque. Qu'on me regarde. Mais je ne me regarde pas moi-même. Je me targue de regarder les autres, d'être attentive au monde... Mais non. Pas vraiment. Pas comme il faut. Parce que regarder, ça ne suffit pas. Il faut parler.
    J'ai posé une fenêtre entre le monde et moi. Tout le monde a sa fenêtre, mais certains l'ont grande ouverte, d'autres entrebâillée, d'autres fermée à double tour. Je crois que la mienne est fermée, et sale. Et chaque coup de chiffon, chaque mot qui sortira permettra de laver les vitres de ma fenêtre. Le jour où elle sera propre, je pourrai l'entrebâiller. Ensuite, je pourrai l'ouvrir un peu plus grand. Un jour, elle sera ouverte et le vent fera voler les rideaux.

  • Just open your mouth

    10 jours que je murmure. Que j'ai perdu tous mes mots, presque tout mon air.
    Maintenant j'ai envie de hurler. Hurler à la lune, défoncer mes cordes vocales et utiliser tout le souffle que j'ai pu sauvegarder. J'ai envie de chanter, si fort, qu'on m'entende à l'autre bout du monde !
    J'ai si peu d'air, si peur d'étouffer... mais si j'arrive à hurler, à chanter, à la fin de mon souffle vicié je sais que je pourrai respirer à nouveau de l'air pur.

  • Lettre à mon mal-être

    Ferme-la. Oui, toi, la petite bombe à fragmentations malsaines qui se terre au fond de moi.

    Je crois que je te hais. Je ne déteste personne. Rien, ni personne, même les gens les plus mauvais. Ils me font pitié, ou peur, mais je n'ai pas d'autre sentiment négatif.

    Sauf envers toi.

    Et que toi, c'est moi.

    À cause de toi, à cause de moi, tout me serre. Mon corps, mon cœur. Je suis bloquée à l'intérieur de mon esprit, et tu es l'armure que je me suis forgée sans le comprendre. Je me suis emmurée vivante. À cause de toi. Grâce à toi.

    Je pourrais dire que tout est parti de ma trop grande sensibilité, de cette capacité que j'ai à ne pas voir le monde dans un ensemble mais de regarder chacun de ses détails. Je pourrais parler de la protection que l'on m'a offerte depuis toujours, dire que j'ai grandi sans être confrontée au mal, au monde, à la mort, et que je suis fragile face à eux, tel un corps sans anticorps.

    Mais non. On m'a donné toutes les armes. L'amour, la protection, l'éducation, l'abondance. La paix. J'ai grandi dans une famille, dans un petit univers de paix. Ces armes, je ne les reconnaissais pas. Je ne les voyais pas comme telles. Le mot "arme" me terrifiait. Me terrifie toujours. Je ne sais pas si tu n'as pas sapé toutes les forces dont je disposais sans le savoir pour pouvoir les prendre. Je sais que je pourrai pour protéger les personnes qui sont essentielles à ma vie. Mais pour me protéger moi-même ?

    Pour moi, le monde fait une rotation dans un sens, puis dans un autre. Et c'est au moment où le mouvement s'inverse que quelque chose éclate quelque part. Ces rotations, je les ai toujours ressenties. Je n'ai jamais su les expliquer. Je ne pourrai jamais, je crois.

    Mais j'ai engrangé, comme une petite souris boulimique, toutes ces émotions. J'absorbais tous ces mouvements qui m'ébranlaient. Sans moyen de les évacuer, de m'en dépêtrer, de les reconnaître.

    Et c'est toi qui es arrivée. Ma petite bombe. Au début simple pétard, puis cocktail molotov, maintenant bombe à fragmentations. J'ai tellement peur de ne pas arriver à te désamorcer, à faire en sorte que tu ne deviennes pas une bombe H. Tu en es si près certains jours. J'ai tellement peur de toi. Peur de moi.

    Je ne sais pas ce que le monde a à m'offrir, ni même s'il peut m'offrir quelque chose. Et surtout si je suis en droit de le recevoir. Je n'arrive pas vraiment à me convaincre qu'on peut m'aimer sans restrictions. Que je peux être essentielle moi aussi. Que je fais partie de cet ensemble.

    À cause de toi, je me sens inutile. Se sentir et être sont des concepts complètement différents. Je me sens peut-être inutile, mais le suis-je vraiment ? J'ai envie d'être un peu égoïste et espérer que non.

    Je ne peux plus te nier. 

    T'éviter, ne jamais te regarder en face, cela t'a permis de grandir. Aujourd'hui, il y a eu une perte de trop. Tu as grandi si vite, si fort, que je ne peux plus te contenir. J'ai pris conscience que j'étais faible. Que pour devenir forte il me fallait ouvrir les yeux sur ton existence. Qu'il me fallait arrêter de fuir, de me remplir pour compenser mon vide intérieur, et d'attendre. 

    Je ne suis pas seule. Et je vais tenter de ne plus te haïr. Je vais tenter de t'aimer. De m'aimer. Je ne sais pas si j'y arriverai. Mais je vais essayer. Je raterai sans doute. Je réessayerai. Et je raterai peut-être mieux. Et un jour, peut-être, je réussirai.
    (Merci S. Beckett pour cette phrase.)

  • .

    Je suis fatiguée. Tellement harassée, tellement vidée de toute énergie, que j'ai envie de mourir. Je n'étais qu'un vide qui attendait d'être comblé, désormais j'ai pris conscience de la vacuité de cette attente. Ce vide est sans fond. Il ne pourra jamais être comblé. Je n'ai plus rien à quoi me raccrocher.

    Je suis entourée, ceux que je voudrais voir sont les plus loins, et personne ne me touche. J'ai l'impression d'être une pestiférée.

    Une main sur la joue, est-ce si difficile à accorder ?

  • Lil' bastard

    Little bastard
    Little human
    You’re running so fast
    Just stop and scream

    Tu cours si vite qu’on ne peut te rattraper. Tu vas essayer encore, toujours, d’aller plus vite. Tu ne sais pas t’arrêter. Tu as peur de pouvoir le faire un jour. Alors tu continues et tu ne regardes jamais en arrière, jamais jamais jamais ! Il faut que tu continues à courir pour ne pas pleurer.
    Tes jambes se meuvent sans que tu y réfléchisses, tout se fait sans que tu puisses rien y faire. Tu n’as que le temps de regarder où tu poses tes pieds nus, sur les pierres, sur le bitume, sur les feuilles, sur l’eau. Tu cours si vite que tu t’apprêtes à voler. Tu sautes, tu plonges, tu cours. Tu n’es plus que course.
    Ton corps brûle. Tu respires à peine. Tu n’entends rien à part un tambour grondant, beaucoup trop rapide. Tu t’es mordu la langue, tes dents claquent au rythme de ta course. Tu ne sais plus où tu es. Tu as tout oublié, le monde n’est plus qu’un entrelacs de couleurs floues et de chaleur froide.
    Tu sais que tu ne t’arrêteras jamais. Tu ne peux pas tourner la tête pour regarder derrière toi, il n’y a plus rien à voir. Mais devant, devant… devant l’horizon s’est ouvert à toi, devant il n’y a plus aucun obstacle ! Encore un peu, encore quelques foulées… tu voles !!!

    Catégories : Originales
  • Stase

    Ces dernières semaines, j'ai beaucoup serré les dents. Au sens propre. Ma mâchoire me fait mal. Je suis sans cesse en train de me mordre la langue, de grincer des dents, de fermer mon visage au point de penser que je pourrais ne plus jamais sourire. Je suis crispée, nerveuse, gauche, je dors si peu que tout me semble un rêve-cauchemar éveillé, moi qui ne me souviens jamais ou presque de mes rêves. Je me sens inutile, frustrée, et tellement enfermée ! Et je fais bonne figure pourtant. On ne remarque rien.
    J'ai perdu quelque chose. Je ne sais pas quoi. Ou plutôt, j'ai une idée, mais je sais que ce n'est pas ça. C'est beaucoup plus complexe que ça, et ça remonte à bien plus loin.
    Je suis dans un état zéro, équilibré, comme arrêté, et je ne comprends pas ce qui ne va pas. Je ne suis pas heureuse. Mais je ne suis pas malheureuse non plus. Je suis dans un entre-deux, comme un jour sans soleil, lumineux sous un ciel plombé.
    Je suis fatiguée.

  • Hématomes

    Je suis régulièrement couverte de bleus. Je ne sais pas comment ils arrivent sur moi, mais ils sont là. Ils se cachent sous ma peau, dragons de sang qui bougent sans cesse. Je les découvre tous, tôt ou tard, je les vois, les sens disparaître, mais je ne sais jamais où je vais trouver le prochain.

    Je suis un patchwork de couleurs froides, violet, vert, bleu, rouge si sombre qu'il en paraît noir. Comme si ces couleurs étaient déjà en moi, et qu'un simple choc les faisait remonter à la surface.

    Je me cogne aux choses, aux gens, au monde. Je me cogne à la vie. Et elle est si difficile à appréhender que mon corps ne la reconnaît que si elle le cogne, si elle le marque comme sien.

  • Speranza

    Il fait noir. Je ne vois vraiment rien. J'ai mal. Mes poignets me brûlent, mon dos, je ne le sens plus... Je n'arrive plus à réfléchir. Je ne suis que douleur. Et puis elle vient me voir. Elle est sale, en pleurs, les cheveux en bataille, des traces de sang, des bleus sur les bras et les jambes. Elle porte des guenilles, ce qui avait l'air d'être une robe blanche, avant. Elle ne peut pas parler. Mais elle me sourit, elle pleure pour moi qui n'en ait plus la force. Elle me sauve chaque jour une nouvelle fois.

    Puis l'autre arrive. Et je hurle chaque fois un peu moins fort. Ma gorge me semble tapissée d'épines.

    Je suis seule enfin, il est parti. Donc la petite reviendra bientôt. J'ai hâte de la voir. 

    Catégories : Originales