Je suis régulièrement couverte de bleus. Je ne sais pas comment ils arrivent sur moi, mais ils sont là. Ils se cachent sous ma peau, dragons de sang qui bougent sans cesse. Je les découvre tous, tôt ou tard, je les vois, les sens disparaître, mais je ne sais jamais où je vais trouver le prochain.
Je suis un patchwork de couleurs froides, violet, vert, bleu, rouge si sombre qu'il en paraît noir. Comme si ces couleurs étaient déjà en moi, et qu'un simple choc les faisait remonter à la surface.
Je me cogne aux choses, aux gens, au monde. Je me cogne à la vie. Et elle est si difficile à appréhender que mon corps ne la reconnaît que si elle le cogne, si elle le marque comme sien.