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L'Amarrée - Page 9

  • Origine

    Qui suis-je ? D'où viens-je ? Où vais-je ?
    Ce sont les questions que se sont un jour posé tous les êtres humains de ce monde.
    Mon nom n'est que noirceur, pourtant je vis dans la lumière, car le masque de l'esprit s'est posé sur mon visage et ne s'en détache que dans mon sommeil. Il disparaîtra à ma mort.
    Je suis en retard. J'avance, je cours, plus vite que je ne le peux, pas aussi vite que je ne le dois. J'avance parce que je n'ai pas la force de reculer. Souvent, je m'arrête. Mais mes pieds m'entraînent loin, plus loin que tout.
    Je vais vers ce que je serais.

    Catégories : Mots de Minuit
  • Wish

    Je suis sans doute trop exigeante. Oui, sans aucun doute. J'ai soif de tant de choses que j'arrive pas à nommer...
    Mais est-ce vraiment trop demander qu'on m'aime, et qu'on le fasse en me comprenant ? Jusqu'ici, aucun n'a réussi. Tous m'ont dit que j'avais quelque chose qui les attirait. Je ne sais toujours pas quoi. Tous m'ont affirmé qu'ils m'aimaient. Pourtant ils ne savaient rien de moi. Et je ne les aimais pas. Je les détestais de me mentir pour m'avoir.
    Je ne suis que moi.

    Catégories : Autour de moi
  • Mirage

    Il y a des choses qu'il ne faudrait ni dire, ni voir, ni entendre, et surtout pas sentir à l'avance. C'est rare, mais certains le peuvent, et beaucoup le regrettent.
    N'avoir toujours que des impressions de déjà-vu, de reflets dans un miroir qui nous déteste, c'est le commun de ceux qui rêvent.
    L'esprit joue des tours de magie, mais le magicien n'en connaît aucun secret, car c'est le plus fidèle des spectateurs.

  • Sponge girl

    Je suis comme une éponge. Pas une vraie, jaune et rectangulaire, mais j'ai la même fonction.
    J'absorbe tout. Mais mon domaine, ce sont les sentiments. Les miens, ceux des autres, ceux de la vie qui s'agite trop vite ou qui flotte tout doucement autour de moi.
    Mais comme toutes les éponges, il faut bien me presser de temps en temps, pour faire sortir le trop plein, et me réutiliser, jusqu'à l'usure.
    Ca déborde. De temps en temps. Inélucatablement.

    Catégories : Autour de moi
  • Muselière intérieure

    Ca vient. Ca part. A un moment ou à un autre, c'est là, peu importe l'heure, le jour, l'existence. C'est un silence que l'on refuse de toutes ses forces, le néant dont le coeur a parfois besoin, mais dont on a peur, trop peur pour l'accepter.
    Ca vient. Ca part. C'est un état d'âme qui fait reculer l'humanité, qui l'enferme dans une boîte percée. Elle s'échappe toujours par le même petit trou, qu'on a jamais pu reboucher.
    La vie a toujours refusé de vraiment abandonner sans lutter.

  • Verre d'eau

    Je me noie dans un verre d'eau. Je suis seule, mais entourée. Autant de gouttes d'eau que dans l'océan. Je me noie, et je rentre chez moi.
    Il n'y a que du silence autour de moi. Je n'entends que les battements de mon coeur. Je ne vois rien, mes yeux sont fermés. J'ai encore dans la bouche le goût de l'air glacé, l'air de la vie, l'air de la souffrance. Je refuse d'ouvrir les lèvres.
    Sous mes doigts, il n'y a rien d'autre que de l'eau, ce liquide vital et meurtrier. Sous mes doigts, il y a la mort. Il y a la renaissance.
    Je ne bouge pas. Je coule doucement. L'eau se resserre autour de moi, comme une mère aimante. Je souris. Je frissonne. Pourtant je n'ai pas froid. Je tremble de plus en plus.
    Instants d'éternité. Derniers instants de vie.
    J'ouvre les yeux. Je me noie dans un verre d'eau. Je me noie en moi-même. Je me noie seule, mais entourée. Une surface dure. Un coup de pied. L'élan. Je crève la surface.
    J'ouvre la bouche. L'air est glacé. Je suis vivante.
    Touche le fond, et puis reviens.

    J'ai réussi.

    Catégories : Originales
  • Un de plus

    Je deviens vieille. C'est changer, et j'aime pas vraiment ça. C'est possible de faire pause ? Juste une fois ?

    Catégories : Autour de moi
  • J'ai rêvé...

    ... que je courrais, vite, très vite, et que j'avais mal au coeur, au ventre, à la vie. Je fuis quelque chose, quelqu'un, ce que je ressens.
    J'ai rêvé qu'il faisait froid, très, trop froid, et que je pleurais. Je porte un grand manteau noir, et j'ai mon écharpe sanglante, et les cheveux au vent.
    J'ai rêvé que je courrais et que je tombais, parce que je t'ai heurté. Tu te penches et tu me demandes si je vais bien. Je ne peux que sangloter.
    J'ai rêvé que tu me tendais la main, et que tu étais chaud, chaud, si brûlant qu'il y avait plein de vapeur autour de toi. Je suis frileuse, et je crois que je vais t'aimer.
    J'ai rêvé que tu me consolais, sans savoir qui j'étais, sans y penser. Je suis dans tes bras, tu me dis qui tu es, et j'ai ton nom sur les lèvres, déjà dans le coeur.
    J'ai rêvé que tu rendais heureuse sans le savoir, chaque instant un peu plus.
    J'ai rêvé que tu existais, et qu'un jour je saurais où tu es.

    Catégories : Mots de Minuit
  • Petite

    Elle, c'est Louvelle.

    Elle a trouvé son nom comme ça, en pensant que l'année venait de finir, et qu'une autre allait venir. Une Nouvelle, c'est pas très joli. Alors elle a compté dans l'alphabet, elle s'est donné des L. Les ailes de Louvelle, que personne ne voit, mais qu'elle agite tout le temps, parce qu'elle a toujours rêvé de voler.
    Elle est petite, toute petite, et pour attraper les livres c'est dur. La pointe de ses pieds en a assez d'être sans arrêt sollicitée, elle veut se reposer. Mais assise, Louvelle ne s'aime pas beaucoup plus que debout. Sur un siège on est encore plus petit que sur ses jambes. Elle ne se pose que pour écrire, parce que si elle peut lire en marchant, écrire c'est plus compliqué. Elle use tous les crayons, et elle n'est même pas désolée.
    Elle est brune. Toute blanche, un peu de roux sur le nez, et un manteau de cheveux noirs, tout noir, un peu terne l'hiver. Elle adore les laisser détachés, libres, dans le vent qui ne tombe jamais. Après ils sont tout emmelés, mais ça en vaut la peine, parce que si elle ne peut pas voler, au moins c'est un don accordé à une partie d'elle, même si c'est celle qui se perd partout, qui laisse des petites empruntes invisibles dans le monde.
    Louvelle a les yeux verts, qu'elle n'a jamais vu nulle part ailleurs. Avec les petites taches rousses, c'est le seul endroit coloré. Mais ils sont cachés. Ils ne voient pas bien, trop flou, alors ils sont derrière des bouts de verre, qui lui blessent sans arrêt le nez. Elle n'aime pas ses lunettes. Elle voudrait les casser, mais elle n'a pas le temps de s'en passer.
    Elle court toujours après les nuages, parce que c'est joli, et plein d'autres choses aussi. Et elle lit tout. Du Roi à l'Anglais, De Monsieur Charles à Dame Poppy, et les autres, et aussi ceux qui écrivent cachés, surtout un, un grand, alors qu'elle est toute petite. Si ses yeux se posent sur des mots, même sans y penser, elle le lit. Ca l'énerve de ne pas pouvoir fermer les yeux sur le monde de temps en temps, ça la reposerait un peu, parce qu'elle court partout, elle voit tout, elle entend tout, mais c'est trop, alors elle oublie. Louvelle n'a pas de mémoire, tant que ça ne parle pas des livres, et des fois des gens.
    Ses oreilles au nombre impair de trous pour les bijoux, elle les ouvre grand dès qu'elle entend de la musique. Juste une mélodie, et elle est heureuse. Elle ne comprend pas souvent les paroles, mais c'est pas grave, pour elle c'est le son qui compte, pas les mots. Elle n'arrive à s'envoler que comme ça.
    Dans le fond, elle est assez simple : elle déteste la pluie, parce que ça la rend triste, sauf quand il y a du feu pour la réconforter, parce qu'elle a peur du froid. Quand on a froid, on ne pense plus à rien d'autre qu'à ça. Et elle adore le sucre. Et le Chocolat. A cause de ça elle ressemble à une amphore antique, toute mince en haut et en bas, et pas vraiment au milieu. Mais parce qu'il paraît que les filles maigres c'est pas joli, elle ne sait pas trop où mais elle l'a lu quelque part, elle ne s'arrête jamais vraiment de savourer. Et des fois, son rire remplit sa bouche, son ventre, et elle ne mange plus pendant des jours. Il est envahissant, son rire, il lui prend tout d'elle-même.
    Louvelle, c'est tout ça.

  • Cloud

    Tout l'été j'ai cherché quelque chose. Je l'ai trouvé dans les nuages, dans le coton du ciel, dans ce phénomène si commun qu'on l'oublie trop facilement. Mes yeux se sont fixés sur le ciel, dans ce bleu, gris, noir, orange ininterrompu. Tout l'été j'ai vécu dans un monde loin de tout, que j'ai trouvé et que je refuse de quitter.
    Les myopes ont tout un monde dans leurs yeux, dès lors qu'ils retirent le verre qui repose sur leur nez. Après avoir longtemps voulu vivre sans lunettes, je les ai désirées plus que tout, parce qu'elles m'ont montré les nuages. Et mon monde n'est pas dans mes yeux, mais dans les formes voluptueuses qui se promènent dans cette immensité que je ne pourrais jamais toucher. Ma vie est tournée vers l'inaccessible, et je suis heureuse.
    Je sais que la réalité les transforme en masses d'eau, mais pour moi ils sont fait de chacune de mes pensées, de tous les bouts de ma vie.
    Les nuages ont toujours été là, et moi qui ne crains que d'être un jour oubliée, j'ai trouvé le seul moyen de devenir immortelle.  
     
     
     
    http://expo.nuages.free.fr/pSommaire.htm

  • Où es-tu ?

    J'entend une musique et je pense à toi. Je suis triste, ça fait longtemps que je n'ai pas de nouvelles... Montre-toi. Dis-moi comment tu vas. Parle-moi. Est-ce que je te manque ? Est-ce que tu penses à moi, un peu, des fois ?
    Est-ce que tu m'aimes toujours ? Est-ce que j'existe encore dans ton monde ?
    Tu n'as jamais quitté le mien. Mais nous deux, toi et moi, on ne se ressemble pas autant que je le crois.

    Catégories : Autour de moi
  • Brûlure

    J'ai chaud...
    L'air est poisseux, collant, trop lourd à supporter. Je respire difficilement. J'ai mal, j'ai mal. Je voudrais bouger, trouver de l'air, souffler, vivre en liberté. Mais la chaleur est partout, elle est collée sur mes joues, sur mon corps. Mon coeur bat trop fort, la chaleur qui me parcourt s'est introduite partout. Je n'en peux plus. Je suis coincée.
    J'ai chaud... Ca me brûle...
    J'espère que l'Enfer est froid.

    Catégories : Autour de moi
  • Faut-il vraiment donner des titres à tout ? Ne peut-on pas accorder l'anonymat, au moins une fois ?

    Il suffit d'une seconde pour détruire ce qu'en une vie on arrive à créer.
    J'ai aimé, je n'aime pas, peut-être que j'aimerais.
    L'écho d'un espoir frustré hante tous les jours les coeurs brisés.
    Des mots décousus, embrouillés par les larmes versées.

    Peu importe que je ne l'ai jamais vu.
    Peu m'importe de ne connaître ni son nom ni son univers.
    Peu m'importe de m'en faire une idée et d'en être déçue.
    Je n'ai pas besoin de le voir pour croire en lui.

    Parfois la vie a besoin du silence d'une âme chagrinée.
    Parfois elle veut montrer ce que l'on cherche à cacher.
    Parfois elle demande des cris, des hurlements.
    Toujours, elle nous laisse le Temps.

    Catégories : Mots de Minuit