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  • Save the date

    Parler de lui. Vaste sujet. Ami d'ami, plus improbable tu meurs. Quelqu'un vers qui je ne serais sans doute jamais allée, simplement parce qu'à première vue, nous n'avons rien en commun.
    Mais ce soir-là, je me suis demandée pourquoi ce garçon était installé sur ce canapé, depuis plusieurs heures, me semblait-il. Et parce que je n'avais pas cessé de m'agiter depuis un moment, j'ai eu envie de me poser : je me suis assise à côté de lui, avec un verre, et je lui ai demandé ce qu'il faisait. "Je les regarde." Les. Eux. Comme si je n'étais pas comprise dans le lot. La curiosité m'a saisie.
    Là, moi et mon envie maladive de m'intégrer, d'exister aux yeux de ceux qui m'entouraient, de me faire observer un peu aussi, parce que je ne comprenais pas pourquoi il ne me comptait pas dans le lot, et lui, avec son attitude qui m'a alors semblé être l'Indifférence personnifiée, l'Observateur de notre jeunesse improbable, comme un scientifique s'intéressant aux insectes qui grouillent sur sa paillasse... tous les deux, nous avons discuté.
    Je ne sais plus de quoi nous avons bien pu parler. Je regrette un peu de n'avoir plus qu'un ersatz de notre rencontre. Nous avons fini la soirée, et quelques jours plus tard, sur le réseau social qui commençait à être à la mode, une demande d'ami a été faite. Je ne sais plus non plus qui l'a faite.
    Le temps a passé. Les années sans y penser, un statut ou une photo rigolote, un like, mais jamais de discussion. Et un jour un statut a fait pencher la balance. J'ai répondu, j'ai proposé mon aide sans y penser, à 900 km de distance, et voilà. Plus de 20 000 messages de toutes sortes, pour à peine quelques jours, une quinzaine tout au plus, IRL. Est-ce important ?
    Nous nous sommes rencontrés il y a plus de 6 ans, mais nous avons appris à nous connaître depuis ce jour-là, il y a 883 jours. Soit 2 ans, 5 mois et 2 jours. Est-ce que c'est long ? Je n'ai pas vu passer le temps.

  • Departures

    J'aimerais pouvoir écrire sur mon carnet. Les tressautements, les changements impromptus de direction... le train va pourtant droit vers son objectif, sans faillir ou presque.

    Je suis partie. Encore une fois. Chaque fois le départ me brûle le cœur, alors je ne regarde plus en arrière. Si je me retourne, je reste. Orphée aux Enfers. Il faut que je continue mon chemin, et toujours je me tourne vers l'avant.

    Ce soir, c'est plus difficile. Je ne suis pas dans le bon sens. Je suis partie comme à reculons. La faute au train.

     

     

    Je ne vais jamais quelque part.

    Je pars.

    Je ne rentre jamais chez moi. Je suis partie de chez moi un jour, et j'ai trouvé un nouvel endroit où vivre, puis j'en suis partie à nouveau. J'ai souvent pleuré, tremblé, désespéré, mais une fois le départ effectué, le train en marche, les larmes taries, il faut bien avancer.

    Après tout, mon cœur n'a jamais vraiment eu de place fixe. Il se baladait au gré de ses envies, des possibilités, des bras qui voulaient bien de lui, en toute amitié. Il avait des points de chute. Il est maintenant bien embêté depuis que l'envie de ne pas partir lui est tombée dessus. Vraiment. Pas comme avant, pour le confort du nid. Celle-là était une envie douce, avait le goût de la facilité des enfants. Ce soir, c'est une autre envie. Un peu plus épicée.

    C'est une habitude difficile à perdre, le départ.