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  • Et tu redeviendras poussière...

    La poussière tombe, vole, soulève et enfouit à chaque mouvement un souvenir, une idée, un avenir. Cette poussière qui comprend le monde touche tout, est partout. Elle repousse certains hommes, en remplacent d'autres et attirent ceux qui restent.
    Petit grain de poussière, comme le grain de sable, comme le grain de blé : il fait partie d'un tout qui ne sait même pas qu'il est là, parce que sans lui c'est pareil qu'avec lui. Il est si petit qu'on n'y pense même plus. Mais même un grain peut se faire entendre, sentir, voir. Parce qu'il dérange.
    Dans une chaussure, le grain de sable gratte, car il est suffisemment gros, juste assez, pour être senti par un pied sensible. Le grain de blé est traqué par les oiseaux affamés et par le fermier. Mais le grain de poussière ? C'est la ménagère qu'il touche le plus. Hé oui, la poussière, c'est la saleté. Il faut vite l'enlever. Mais parfois, elle est nécessaire, pour cacher ce dont on ne veut plus entendre parler, ce qu'on ne veut plus voir mais qu'on arrive pas à jeter. Et elle peut être si jolie, lorsqu'un rayon de soleil vient l'aider...

    Catégories : Originales
  • L

    L, c'est Lui. C'est Le quelqu'un que tout le monde attend. Mais, Lui, c'est ce tout le monde qu'il attend.
    Il a coupé ses cheveux fous, parce qu'il est malheureux. Celle qu'il aime ne l'aime plus. C'est simple. C'est douloureux.
    Il se cache aussi, de chacun d'entre ses amis et de sa soeur. Et même s'il n'y a que le sang qu'ils ne partagent pas, ils s'aiment comme ça. Alors, lorsqu'il disparaît parce qu'il a trop mal, elle le cherche toujours, pour qu'il ne soit pas seul. Elle a peur qu'il continue à rester dans un coin, à pleurer sans larmes, surtout quand elle ne sera plus là. Elle doit partir mais c'est ce dont elle a le moins envie.
    L passe inaperçu dans une foule. Il se faufile partout, et c'est dur de le suivre. Si J va a son rythme, L aussi. Le problème c'est qu'ils ne vont pas à la même vitesse. L ne s'arrête jamais. J n'a envie que de ça, trop souvent.

  • J

    J marche dans la forêt. Il aime cette odeur de nature, de neuf et d'ancestral mélangés. Et J aime marcher sans but, juste pour pouvoir lever le nez vers le ciel, vers la canopée de feuilles d'arbres, et se sentir bien.
    J a toujours eu mal à la jambe, comme une petite plaie qui ne cicatrise jamais. Il a une troisième jambe, en métal, qu'il déteste et dont il ne peut pas se passer. J voudrait pouvoir courir. Il ne peut que marcher. Heureusement qu'il aime ça. Clic, clac... Trois jambes, une solide, une branlante, une sans laquelle il ne peut rien faire, pas même avancer.
    J a son propre rythme. Il fait tout selon cette musique qu'il est le seul à entendre. Mais de temps en temps, il me prête un écouteur, et c'est moi qui devient sa troisième jambe. Nous marchons, ensemble, tranquillement. A son rythme.
    Et tout va bien.

  • M

    Elle a peur.
    Elle a la frousse, les jetons, les chocottes.
    Elle tremble à l'idée de partir, de tout laisser et de ne pouvoir peut-être jamais revenir.
    Elle sait qu'il le faut pourtant, parce que la vie est ainsi faite.
    Mais elle ne l'accepte pas. Sans doute qu'elle ne l'acceptera jamais.
    Elle pleure, à cause de toute cette douleur qu'il lui faut absolument cacher aux yeux du monde.
    Elle a tout simplement peur qu'on l'oublie, et qu'elle ne puisse jamais retrouver le chemin de sa famille.