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  • J'ai rêvé...

    ... que je courrais, vite, très vite, et que j'avais mal au coeur, au ventre, à la vie. Je fuis quelque chose, quelqu'un, ce que je ressens.
    J'ai rêvé qu'il faisait froid, très, trop froid, et que je pleurais. Je porte un grand manteau noir, et j'ai mon écharpe sanglante, et les cheveux au vent.
    J'ai rêvé que je courrais et que je tombais, parce que je t'ai heurté. Tu te penches et tu me demandes si je vais bien. Je ne peux que sangloter.
    J'ai rêvé que tu me tendais la main, et que tu étais chaud, chaud, si brûlant qu'il y avait plein de vapeur autour de toi. Je suis frileuse, et je crois que je vais t'aimer.
    J'ai rêvé que tu me consolais, sans savoir qui j'étais, sans y penser. Je suis dans tes bras, tu me dis qui tu es, et j'ai ton nom sur les lèvres, déjà dans le coeur.
    J'ai rêvé que tu rendais heureuse sans le savoir, chaque instant un peu plus.
    J'ai rêvé que tu existais, et qu'un jour je saurais où tu es.

    Catégories : Mots de Minuit
  • Petite

    Elle, c'est Louvelle.

    Elle a trouvé son nom comme ça, en pensant que l'année venait de finir, et qu'une autre allait venir. Une Nouvelle, c'est pas très joli. Alors elle a compté dans l'alphabet, elle s'est donné des L. Les ailes de Louvelle, que personne ne voit, mais qu'elle agite tout le temps, parce qu'elle a toujours rêvé de voler.
    Elle est petite, toute petite, et pour attraper les livres c'est dur. La pointe de ses pieds en a assez d'être sans arrêt sollicitée, elle veut se reposer. Mais assise, Louvelle ne s'aime pas beaucoup plus que debout. Sur un siège on est encore plus petit que sur ses jambes. Elle ne se pose que pour écrire, parce que si elle peut lire en marchant, écrire c'est plus compliqué. Elle use tous les crayons, et elle n'est même pas désolée.
    Elle est brune. Toute blanche, un peu de roux sur le nez, et un manteau de cheveux noirs, tout noir, un peu terne l'hiver. Elle adore les laisser détachés, libres, dans le vent qui ne tombe jamais. Après ils sont tout emmelés, mais ça en vaut la peine, parce que si elle ne peut pas voler, au moins c'est un don accordé à une partie d'elle, même si c'est celle qui se perd partout, qui laisse des petites empruntes invisibles dans le monde.
    Louvelle a les yeux verts, qu'elle n'a jamais vu nulle part ailleurs. Avec les petites taches rousses, c'est le seul endroit coloré. Mais ils sont cachés. Ils ne voient pas bien, trop flou, alors ils sont derrière des bouts de verre, qui lui blessent sans arrêt le nez. Elle n'aime pas ses lunettes. Elle voudrait les casser, mais elle n'a pas le temps de s'en passer.
    Elle court toujours après les nuages, parce que c'est joli, et plein d'autres choses aussi. Et elle lit tout. Du Roi à l'Anglais, De Monsieur Charles à Dame Poppy, et les autres, et aussi ceux qui écrivent cachés, surtout un, un grand, alors qu'elle est toute petite. Si ses yeux se posent sur des mots, même sans y penser, elle le lit. Ca l'énerve de ne pas pouvoir fermer les yeux sur le monde de temps en temps, ça la reposerait un peu, parce qu'elle court partout, elle voit tout, elle entend tout, mais c'est trop, alors elle oublie. Louvelle n'a pas de mémoire, tant que ça ne parle pas des livres, et des fois des gens.
    Ses oreilles au nombre impair de trous pour les bijoux, elle les ouvre grand dès qu'elle entend de la musique. Juste une mélodie, et elle est heureuse. Elle ne comprend pas souvent les paroles, mais c'est pas grave, pour elle c'est le son qui compte, pas les mots. Elle n'arrive à s'envoler que comme ça.
    Dans le fond, elle est assez simple : elle déteste la pluie, parce que ça la rend triste, sauf quand il y a du feu pour la réconforter, parce qu'elle a peur du froid. Quand on a froid, on ne pense plus à rien d'autre qu'à ça. Et elle adore le sucre. Et le Chocolat. A cause de ça elle ressemble à une amphore antique, toute mince en haut et en bas, et pas vraiment au milieu. Mais parce qu'il paraît que les filles maigres c'est pas joli, elle ne sait pas trop où mais elle l'a lu quelque part, elle ne s'arrête jamais vraiment de savourer. Et des fois, son rire remplit sa bouche, son ventre, et elle ne mange plus pendant des jours. Il est envahissant, son rire, il lui prend tout d'elle-même.
    Louvelle, c'est tout ça.

  • Cloud

    Tout l'été j'ai cherché quelque chose. Je l'ai trouvé dans les nuages, dans le coton du ciel, dans ce phénomène si commun qu'on l'oublie trop facilement. Mes yeux se sont fixés sur le ciel, dans ce bleu, gris, noir, orange ininterrompu. Tout l'été j'ai vécu dans un monde loin de tout, que j'ai trouvé et que je refuse de quitter.
    Les myopes ont tout un monde dans leurs yeux, dès lors qu'ils retirent le verre qui repose sur leur nez. Après avoir longtemps voulu vivre sans lunettes, je les ai désirées plus que tout, parce qu'elles m'ont montré les nuages. Et mon monde n'est pas dans mes yeux, mais dans les formes voluptueuses qui se promènent dans cette immensité que je ne pourrais jamais toucher. Ma vie est tournée vers l'inaccessible, et je suis heureuse.
    Je sais que la réalité les transforme en masses d'eau, mais pour moi ils sont fait de chacune de mes pensées, de tous les bouts de ma vie.
    Les nuages ont toujours été là, et moi qui ne crains que d'être un jour oubliée, j'ai trouvé le seul moyen de devenir immortelle.  
     
     
     
    http://expo.nuages.free.fr/pSommaire.htm

  • Où es-tu ?

    J'entend une musique et je pense à toi. Je suis triste, ça fait longtemps que je n'ai pas de nouvelles... Montre-toi. Dis-moi comment tu vas. Parle-moi. Est-ce que je te manque ? Est-ce que tu penses à moi, un peu, des fois ?
    Est-ce que tu m'aimes toujours ? Est-ce que j'existe encore dans ton monde ?
    Tu n'as jamais quitté le mien. Mais nous deux, toi et moi, on ne se ressemble pas autant que je le crois.

    Catégories : Autour de moi