Être dilettante signifie que l'on ne se fie qu'aux impulsions de ses goûts.
En suis-je une, lorsque je vois cette personne, ou cette autre, qu'elles sont diamétralement opposées et qu'elles me plaisent toutes les deux ? Est-ce si étrange ne de pas voir des genres, mais des êtres humains ? De ne pas penser en termes de catégories, de norme et de lois naturelles, de simplement se laisser guider par son désir de l'Autre ?
Se dire "je suis une femme" mais pas que cela, et ne chercher qu'une évidence, quelle qu'elle soit ?
Je suis un objet vivant non identifié, un ovni. Les garçons m'ont longtemps fait peur, les filles m'horrifiaient. Je n'avais de place nulle part, dans cet entre-deux de différence. Encore aujourd'hui, rien n'est certain. Mais ces années de questions et de regards, car je cherchais à savoir, à comprendre en étudiant les autres, ce que je pouvais bien être, m'ont façonnée telle que je suis.
J'ai toujours autant de questions, mais la recherche de réponses ne guide plus mon existence. Je me laisse porter par le courant et le bruit de la vie, et j'attends, les yeux et les oreilles grand ouverts, le cœur entrebaillé, fin prête, si jamais...
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Catégories : Questions ?
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Un moyen de s'évader
J'aime l'imaginaire.
J'aime tout ce qui me permet de sortir de mon quotidien, de partir loin, si loin que "je" n'existe plus. Je ne suis alors qu'un héros, une héroïne, un personnage qui vit des aventures extraordinaires, des expériences qu'on ne peux pas avoir aujourd'hui. Il n'y a plus de moi, il n'y a qu'un "vas-y !"
J'aime les romans d'apocalypse, parce que je me demande alors ce que je ferais si je devais me battre et souffrir, à quel point je voudrais survivre. J'aime les histoires se déroulant dans des mondes qui n'existent pas, parce que je me demande ce que je ferais si j'étais transportée là-bas, ou si j'y avais toujours vécu.
J'aime ce qui me permet de m'échapper. Ai-je peur de la réalité ? Un peu. Suis-je effrayée par l'avenir, l'inconnu ? Beaucoup. Ai-je envie d'avancer ? Passionnément.
Mais le fil du temps s'écoule, et est-ce que j'arrive à changer, à évoluer, à mûrir ? Pas du tout.
Je crois que je ne suis qu'un être humain parmi tant d'autres, qui se débat dans son petit quotidien, qui apprend au jour le jour ce qu'est la vie. Une goutte d'eau dans l'océan, peut-être l'avant-dernière, celle arrivée juste avant la goutte qui fera déborder le vase du monde. Il en faut bien une, après tout.Catégories : Autour de moi -
Quelques secondes, encore et toujours
Je me retourne. Je le cherche. Je sais qu’il est quelque part ici, dans cet endroit ouvert à tous les vents. Je ne le vois pas. Si, le voilà. Je m’approche, reste derrière lui, il va se retourner, s’apercevoir que je suis là, me reconnaître...
Je tombe.
- Oups, pardon !
- Ce n’est rien, j’étais distraite.
Je ne suis qu’une passante tête-en-l’air et sans visage, perdue dans la foule. Nous nous sommes rencontrés ici-même, à la fontaine, et aujourd’hui je n’existe plus. Comme tous les jours. Et comme tous les jours, il me bouscule avant d’aller à l’hôpital où l’on m’a déclarée dans un état de mort cérébrale.Catégories : Originales